Margaret Janiszewski – Option Végane Canada

Ô guide alimentaire canadien !

Des changements arrivent au Canada. En fait, lorsque vous lirez ceci, ces changements auront peut-être déjà eu lieu. De quoi s’agit-il ? Du nouveau Guide alimentaire canadien, amélioré. La nécessité d’améliorer la santé des Canadiens et d’aider notre planète a incité Santé Canada à apporter d’importants changements à son guide alimentaire. En fait, les Principes directeurs pour le nouveau Guide alimentaire canadien préconisent « un virage vers une alimentation à forte proportion d’aliments d’origine végétale » [1].

Cet appel à un changement est répété dans l’ensemble du document. Celui-ci encourage les Canadiens à « manger plus d’aliments riches en fibres » [1] (les fibres n’étant présentes que dans les plantes), à « manger moins de viande rouge (bœuf, porc, agneau et chèvre) » [1] et à « remplacer les aliments qui contiennent surtout des gras saturés (p. ex. :  crème, fromages à forte teneur en matière grasse et beurre) par des aliments qui contiennent surtout des gras insaturés (p. ex. : noix, graines et avocat) » [1]. Les nouvelles recommandations de Santé Canada en matière d’alimentation visent à améliorer la santé des Canadiens, à promouvoir la diversité culturelle et à réduire les répercussions sur l’environnement.

Faire du changement une réalité

Un rythme de vie effréné, des familles où les deux parents travaillent, ainsi que l’accès facile aux repas à l’extérieur a pour conséquence que de moins en moins de Canadiens préparent des repas à la maison. Bien sûr, nous devrions nous efforcer de préparer des repas sains et végétaliens, à partir de rien. Toutefois, la réalité n’est pas toujours aussi simple et, dans bien des cas, il n’y a pas d’autre solution que de dépendre des autres pour nous fournir ces aliments sains, à base de plantes.

Exemples :

• Tout professionnel qui se déplace pour le travail est obligé de manger dans les restaurants, dans les avions et dans les aéroports.
• Les étudiants du collège ou de l’université qui vivent en résidence sont souvent tenus d’y acheter leurs repas et doivent compter sur la cafétéria pour leur offrir des options santé.
• Une personne qui tombe malade et qui doit être hospitalisée est obligée de manger ce qui est au menu de l’hôpital.
• Les élèves du secondaire achètent souvent leurs repas à la cafétéria de l’école, en espérant que l’école offre des choix sains et nutritifs.

En tant que végane de longue date, je dois dire que les établissements susmentionnés ne sont souvent pas très accueillants pour ceux qui suivent un régime à base de plantes. Que doivent faire les Canadiens et les Canadiennes ?  Comment peuvent-ils se tourner vers des repas d’origine végétale s’ils n’ont pas la possibilité de choisir de tels repas ? Nous pouvons lever les bras au ciel en signe de défaite, ou bien nous pouvons agir. Il est temps que le gouvernement canadien commence à mettre en pratique ce qu’il prêche.

Que se passerait-il si chaque cafétéria gérée par le gouvernement avait l’obligation d’offrir à ses clients des options saines, équilibrées et végétaliennes, de sorte qu’en cas d’admission dans un hôpital celles-ci figurent sur le menu des patients ? Que se passerait-il si les élèves du secondaire avaient des options végétaliennes saines dans leurs cafétérias et si les universités adoptaient le passage à une alimentation végétalienne en intégrant de telles options dans toutes les cafétérias qu’elles dirigent ?

Bien sûr, il y a des endroits qui ont déjà effectué le virage vers un mode de vie végétalien.  L’un d’entre eux est l’Université de la Colombie-Britannique, où « David Speight, chef exécutif et directeur culinaire à l’UBC, met l’accent sur les aliments à base de plantes dans le menu » des cafétérias qu’il dirige [2].  Les personnes qui fréquentent cette université et qui profitent de ces cafétérias y trouvent des soupes, des sandwichs et des hamburgers végétaliens, ainsi que de nombreux fruits et légumes. Mais tous les lieux ne sont pas aussi progressistes et disposés à accepter les changements à venir. C’est là que le gouvernement canadien et Option Végane Canada peuvent aider.

Option Végane Canada – Acteur de changement

Vegan Option Canada est une organisation composée de citoyens partageant le même rêve et travaillant rigoureusement afin de faire de ce rêve une réalité. Concrètement, cet objectif consiste à modifier les lois du Canada de sorte à reconnaître et permettre l’accès à des options végétaliennes nutritives et équilibrées dans toutes les cafétérias publiques au Canada. Chaque école, collège, université, hôpital, clinique ou autre établissement subventionné par le gouvernement serait alors tenu de respecter cette loi.

Option Végane Canada recueille actuellement des signatures pour sa pétition fédérale, sur papier.  La pétition prendra fin le 31 janvier 2019. Tout Canadien souhaitant contribuer au changement peut trouver cette pétition à l’un des endroits énumérés sur le site Web d’Option Végane Canada. Une fois cette pétition fermée, Option Végane Canada mettra en place des pétitions provinciales, au Québec, au Manitoba et en Ontario. Lorsqu’elle sera adoptée, la nouvelle loi permettra aux Canadiens et Canadiennes de suivre nombre des recommandations du nouveau guide alimentaire, c’est-à-dire d’adopter un régime principalement à base de plantes, de légumineuses et de noix.

Étant donné que le gouvernement canadien réclame un tel changement, il se doit de fournir à ses citoyens les bons outils afin de répondre à ses propres suggestions alimentaires. Ainsi, en adoptant une loi poussant les institutions publiques à adopter au moins une option végétalienne saine et équilibrée dans les cafétérias publiques, le gouvernement fera preuve de responsabilité et exercera son pouvoir pour faire de ce changement une réussite. C’est pourquoi, en tant que citoyens et citoyennes du Canada, nous devons demander l’adoption de cette loi.  Notre santé et celle de notre planète en dépendent.

Pour les véganes par souci éthique, l’option végétalienne concerne autant la santé et l’environnement que le droit fondamental de la personne de pouvoir suivre ses convictions profondes, intrinsèquement liées à son identité.  De plus, les Principes directeurs du nouveau Guide alimentaire canadien traitent de la diversité culturelle comme l’un des éléments à prendre en considération. Le guide indique que « les aliments sont intrinsèquement liés à l’identité et à la culture » : la consommation d’aliments végétaliens est au cœur de l’identité d’un végane [1].  Une personne végane ne peut pas choisir de manger « autre chose » si une option végétalienne n’est pas disponible. Dans les écoles, les hôpitaux et les universités, une option végétalienne est tout simplement nécessaire si nous voulons être inclusifs et respectueux de toutes les personnes résidants sur notre territoire.

Ne pas adopter une telle mesure constituerait pour le gouvernement canadien une contradiction avec le changement qu’il demande aux citoyens de faire, c’est-à-dire d’aller vers une nutrition végétalienne meilleure pour notre santé, notre diversité culturelle et pour l’environnement.

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Texte de Margaret

Traduction en français Claude Samson.

Révision et correction: Alyssa Berris, Julie Labonté